FROMAGES AOP BAS-NORMANDS La volonté de Lactalis de bâtir l'avenir avec l'OP

Si on avait encore des doutes sur l'implication de Lactalis dans la filière des fromages bas-normands sous appellation d'origine, en particulier en camembert (lait cru), ils sont levés. « Le groupe veut être présent sur tous les marchés du fromage », indique Bruno Lefèvre, directeur des activités AOP Normandie. Pour preuve : la création d'une force de vente dédiée aux AOP fromagères normandes et d'Île-de-France.

« Nous nous réjouissons de cette évolution, d'autant plus que nous sentons la volonté de Lactalis de nous y associer », confie Ludovic Podgorski, président de l'Organisation de producteurs Lactalis AOP de Normandie, qui regroupe 188 des 269 collectés (un peu plus de 100 Ml). Ce nombre pourrait être réduit de 30 à 40 % en 2017, le cahier des charges des AOP camembert et pont-l'évêque imposant 50 % de normandes dans les troupeaux.

Lactalis, qui « veut maintenir son potentiel de production », a accepté la demande de l'OP d'augmenter la prime AOP à 40 €/1 000 l (+ 5 €) le 1er avril.

Surtout, le groupe a commencé le recrutement de producteurs Lactalis déjà dans les clous du cahier des charges pour compenser les départs. Trente à trente-cinq producteurs pourraient intégrer la filière AOP à l'automne s'ils répondent aux exigences sanitaires.

Adhérer à l'OP pour des volumes en plus

« Ces recrutements sont menés en collaboration avec l'OP pour un objectif de 10 à 12 Ml, se félicite Ludovic Podgorski. Parallèlement, environ 20 Ml conforteront ceux déjà en AOP. À charge pour l'OP d'en gérer les attributions. » C'était l'objet de leur rencontre le 2 juillet (après notre bouclage). « Évidemment, nous souhaitons que cette redistribution, tout comme l'arrivée des nouveaux producteurs, soient conditionnées à l'adhésion à l'OP. » « L'AOP est une propriété collective, répond Gérard Maréchal qui gère la collecte. Dans une logique de pilotage de la filière, cette proposition a du sens. » À suivre.

CLAIRE HUE